Yves Dorison
27 mars 2019
ANIMI
By Yves Dorison
Voilà un disque dont la musique est fort bien arrangée et puise à diverses sources de richesses modales et autres subtilités rythmiques sur lesquelles elle arrive à innover. Ce n’est jamais simple d’être original mais Shauli Einav arrive à nous faire croire que son jazz à des caractéristiques qui lui sont propres. Avec un line-up international, lui et son groupe parviennent à une cohérence de tous les instants assez exemplaire. C’est foisonnant, bourré d’énergie positive et véritablement expressif. Sur les tempi lents, le quintet met en avant la finesse d’exécution qui le singularise et offre aux solistes des espaces propices aux improvisations les plus abouties. Tous sont clairvoyants, réactifs, (mention spéciale au vibraphoniste Tim Collins) et nous donnent quelquefois l’impression d’écouter un album atypique et vigoureux du jazz américain des années soixante dans ce qu’il avait d’expérimental (du côté des Booker Little et autres Oliver Nelson et George Russell) ; ce qui n’est pas pour nous déplaire d’ailleurs. Shauli Einav conserve malgré tout, notamment grâce à ses racines, une voix personnelle qui démarque son projet de bien d’autres, plus consensuels et, pour tout dire, assez indigestes. A découvrir prestement.