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Xavier Prévost

27 mars 2019

ANIMI

Par Xavier Prévost

À propos de ce disque le texte du livret, signé Evan Haga (ancien rédacteur en chef du magazine états-unien JazzTimes) évoque judicieusement sa parenté avec un courant de la seconde moitié des années 60 au sein du label Blue Note : Eric Dolphy, Andrew Hill, Grachan Moncur III, Bobby Hutcherson.... On pourrait tout aussi légitimement y ajouter Sam Rivers, Tony Williams, certains des Wayne Shorter de la période, et pourquoi pas le tandem Don Cherry-Gato Barbieri, c'est à dire tout un courant qui fait faire un pas de côté (ou un bond en avant ?) au jazz moderne (déjà post-moderne) de l'époque, en un temps où le catalogue accueillait aussi Cecil Taylor et Ornette Coleman. Façon pour nous qui écoutons ce disque de reconnaître une démarche qui, tout en s'inscrivant dans le jazz de stricte obédience, va chercher dans les marges des émotions et des sensations qui rafraîchissaient nos oreilles de l'époque. Et le disque assurément procède de cette esthétique qui, entre consonances et tensions, fluidité mélodique et escarpements inattendus, réjouit l'écoute de ceux pour qui le jazz n'est pas qu'un long fleuve tranquille. Pas révolutionnaire, loin s'en faut, mais habité par une sorte d'urgence plus que sympathique, l'album nous entraîne, consentants, vers une subtile mélancolie où l'intelligence a son mot à dire. Les solistes du groupe ne sont pas pour peu dans la réussite du CD, et la présence sur une plage du joueur de oud algéro-franc-comtois Fayçal Salhi étend encore le champ des possibles. Le saxophoniste israélien de Paris, bien entouré, signe assurément une réussite artistique.

 

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