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Notes de Jazz

Par Michel ARCENS

27 mars 2019

C’est toujours un moment de vraie réjouissance lorsqu’on découvre pour la première fois un nouveau saxophoniste qui, sur cet instrument qui est au cœur même du jazz, vous réjouit d’entrée.

Shauli Enav est parti de sa terre d’Israël a passé plusieurs années à New York où il a rencontré les meilleurs musiciens d’Outre-Atlantique. Mais, à trente-six ans, il s’est désormais installé à Paris et c’est tant mieux pour nous. Parce que nous pouvons imaginer que nous aurons l’occasion de l’entendre bientôt un peu partout ici.

Pour une certaine génération – celle qui a vécu l’effervescence du jazz des années soixante et soixante-dix – Shauli Einav est une sorte de miracle. Nous retrouvons en lui des accents qui nous rappellent, non pas les plus grands, les plus célèbres, mais quelques-uns de ceux qui ont fait la diversité de cette musique, qui ont apporté des couleurs singulières et, sans qui, cette période n’aurait pas été aussi riche et fertile de couleurs renouvelées, d’images impossibles, de vitalité partagée. Il y a chez Einav des choses (appelons-les ainsi faute de mieux, car les mots, encore une fois ont une certaine impuissance, une sorte d’incapacité à dire la musique, dès qu’on les prononce – ou qu’on les écrit – on a l’impression qu’ils dissimulent plus qu’ils n’éclairent) il y a donc des choses qui ont cette vertu étonnante d’être des références et, au même moment, de dévoiler des horizons jusqu’ici inconnus. Il y a chez Shauli Einav des choses magnifiques qui viennent peut-être de Booker Ervin, d’Eric Dolphy, d’Andrew Hill, de Charlie Rouse le saxophoniste de Thelonious Monk, de Bobby Hutcherson. Et qui, cependant sont des mondes à part.

« Animi » (Berthold Records/Distribution Differ-Ant) est une très belle réussite, un enregistrement où l’on a, à chaque moment, l’occasion d’une authentique réjouissance. C’est aussi parce qu’aux côtés de Shauli Einav (ts, ss) se trouvent d’excellents musiciens : Tim Collins (vb), Andy Hunter (tb), Yoni Zelnik (b), Guilhem Flouzat (dm) et Fayçal Salhi (oud).

 

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